Une crèche de Noël interdite sur la place d’un village au nom de la laïcité
Le tribunal administratif d'Amiens a interdit l'installation d'une crèche de Noël sur la place du village de Montiers (Oise), au nom du principe de séparation de l'Eglise et de l'Etat, a-t-on appris lundi 6 décembre auprès de la municipalité.
La décision d’installer une crèche sur la place de cette commune de 450 habitants avait été prise par le conseil municipal en octobre
2008.
Mais l’ancien maire, Claude Debaye, avait aussitôt contesté cette décision, déposant une requête auprès du tribunal administratif
d’Amiens, au nom de la loi de 1905 et du principe de laïcité.
Le tribunal administratif lui a donné raison en novembre, annulant la délibération du conseil municipal qui décidait de l’installation de la crèche.
Celle-ci a cependant déjà été installée pour la période des fêtes, non pas sur la place, mais le long du cimetière du village, près de l’église, la municipalité cherchant à jouer l’apaisement.
Selon M. Debaye, « la grandeur de la laïcité c’est de respecter toutes les religions en n’en privilégiant aucune. Le maire fait preuve de prosélytisme » en voulant installer cette crèche sur le domaine public.
« La laïcité ne s’aménage pas, il faut traquer ses atteintes partout où elles se trouvent. La religion doit rester dans le domaine du privé », a-t-il prétendu.
Le maire actuel de Montiers, Xavier Deneufbourg, qui a exprimé son incompréhension face à l’attitude de M. Debaye, a refusé de démonter la crèche, arguant que la décision du tribunal ne lui demandait pas explicitement de le faire.
« Aujourd’hui, M. Debaye se plaint de la crèche, mais c’est lui qui autrefois organisait la chasse aux oeufs de Pâques », a réagi M. Deneufbourg.
Claude Debaye a fait appel au préfet, lui demandant de rendre exécutoire la décision du tribunal.