Les immigrés et leurs enfants moins bien considérés en France
L'INED a publié, en octobre dernier, une étude sur l'accès à l'emploi des immigrés (accéder au dossier de presse). Après une enquête réalisée avec l'INSEE auprès de 21000 personnes.
Il ressort, entre autres, que les immigrés et leurs descendants connaissent un taux de chômage de 11% chez les hommes immigrés, contre 8% pour la population majoritaire homme. Mais, surtout, que la situation est pire pour les hommes enfants d'immigrés que pour les immigrés eux-mêmes, avec 13% de taux de chômage. Autres chiffres, 21% des enfants (hommes) d'immigrés d'Afrique sub-saharienne et 17% des enfants (hommes) d'immigrés du Maghreb sont au chômage, soit plus du double des hommes de la population majoritaire. Chez les femmes, le taux monte à 29% pour les descendantes d'immigrés d'Afrique sub-saharienne, soit près de trois fois le taux de chômage des femmes de la population majoritaire (10%)
Concernant la situation des femmes immigrées et desfilles d'immigrés, celles-ci se retirent plus facilement que les femmes de la population majoritaire du marché de l'emploi. Seulement 58% des femmes immigrées et 65% des femmes descendantes d'immigrés sont en emploi. Il y a donc un effet sélection. Il est également possible que les immigrées femmes soient tout simplement moins victimes de discriminations que les hommes. Les stéréotypes contre les immigrés sont en effet en général plus forts envers les hommes que les femmes.
Il faut ajouter à cela, lorsque la barrière de la discrimination à l'embauche est passée, que les immigrés et leurs descendants subissent également des discriminations salariales. par exemple, le salaire horaire des hommes immigrés venus d’Algérie est en moyenne de 13% inférieur à celui des salariés de la population majoritaire. Quant à leurs enfants, la décote salariale apparaît souvent supérieure à celle des immigrés de même origine.
Pourtant, les immigrés naturalisés français et leurs descendants ont très majoritairement le «sentiment d’être français». A 82% pour les premiers, à 89% pour les seconds. Une situation schizophrène pour une population française qui n'est toujours pas perçue comme telle par la population majoritaire.
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