Le marché de Rungis accusé de discrimination

Publié le par Eligi Formation

La société de gestion du marché de Rungis, la Semmaris,  est convoquée au Trbunal Correctionnel de Créteil, fin Février, pour une affaire de discrimination raciale dans l’entrave d’une activité économique envers la société Félix Fort. Cette dernière a porté plainte contre la Sémmaris car celle-ci lui refuserait un emplacement dans le futur bâtiment prévu à la vente de volaille.

Le premier argument avancé par la Semmaris est que la société Félix Fort aurait enfreint le règlement intérieur du MIN en réalisant de la vente de marchandises à des sociétés non inscrites au registre du commerce. Ce qui pourrait sembler juste, a priori. Toutefois, l’enquête, diligentée par le Parquet de Créteil, a démontré que d’autres sociétés avaient également été l’auteur d’infractions au règlement intérieur. Mais, elles ont quand même obtenu un emplacement dans le futur bâtiment.

En ce sens, le Parquet considère que l’accusation de discrimination portée par la société Félix Fort est tout à fait recevable.

 

Cet argument est intéressant car il montre que pour se dire victime de discrimination il faut d’abord être parfait. Comme le gérant de la société discriminée avait enfreint certaines règles, il est donc normal qu’elle en subisse les sanctions, d’après la Semmaris. Cette notion de perfection revient souvent dans les affaires de discrimination car on cherchera toujours, à la victime potentielle, d’autres explications que la discrimination pour justifier une décision à son encontre. Or, la lecture du droit ne se fait pas ainsi et beaucoup d'auteurs de comportements discriminatoires ne le savent pas et ne le comprennent pas.

 

Un deuxième argument est avancé par le PDG de la Semmaris qui est la « diversité » des personnes travaillant au marché de Rungis.

 

Cette notion de diversité apparaît, dans ce cas, comme une caution du racisme et de la discrimination dans la mesure  où c’est une caution pour la société ou la personne mise en cause. Ca revient à dire « je n’aime pas les noirs mais je ne suis pas raciste. Mon meilleur copain est noir ». Cette caution est finalement un argument qui pourrait justifier la discrimination. En effet, si une société prend des décisions réellement objectives, elle n’aurait pas besoin de sortir ce type d’arguments sur la diversité, elle serait en mesure d’apporter une réponse basée sur des critères objectifs.


Encore une affaire à suivre.

Publié dans Cas juridiques

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