Le difficile combat de trois policiers contre les discriminations
Alors que la Halde a donné raison à trois
policiers de la Police de l’Air et des Frontières d’Orly qui se plaignaient de discrimination et de harcèlement, le procureur de Créteil vient, lui, de classer sans suite la plainte et de
clôturer l’enquête préliminaire qu’il avait confiée à l’IGS le 12 mai dernier.
A force d’essuyer des insultes et des brimades, ces fonctionnaires de la PAF d’Orly avaient déposé, le 28 avril dernier, une plainte pour discrimination et harcèlement moral. Agés de 28 à 46 ans,
ces deux femmes et un homme, dont deux «issus de la diversité» et une lesbienne pacsée, dénonçaient des pratiques discriminatoires liées à leur origine, leur religion ou leur orientation
sexuelle.
« Le ministère de l’Intérieur a tenu compte des recommandations de la Halde lors des mutations de nos clients. C’est une première victoire, s’enthousiasment Maîtres Béatrice Dubreuil et
Samia Maktouf , avocates au barreau de Paris. C’est encourageant pour le volet pénal». En guise de recours au classement sans suite décidé par le magistrat de Créteil, les policiers ont,
en effet, choisi de saisir le doyen des juges d’instruction du TGI de Créteil et de se constituer partie civile. Leurs conseils se sont en effet rendu compte que lors de l’enquête de l’IGS, des
collègues qui avaient établi des attestations confirmant les faits de discrimination n’avaient pas été auditionnés. C’est le cas notamment pour un commissaire.