Exclu du centre de loisirs en raison de son handicap

Publié le par Eligi Formation

Voici une histoire illustrant l'évolution des problèmes de discrimination dans la société franaçaise, où nous sommes passés de discriminations idéologiques à des discriminations de peur.

 

Erwan, 8 ans, est accueilli à la Maison des enfants et des loisirs pendant les vacances scolaires. Dans son sac, un animateur découvre une boîte d'ampoules de Valium. Un médicament préconisé en cas de crises épileptiques.

Le directeur du centre et le maire en sont informés, les parents convoqués. « Ces ampoules étaient là par précaution, indique la maman de l'enfant. Erwan fait rarement de crises et n'en a jamais fait en centre de loisirs. Le pédiatre l'a certifié. »


La direction de la Maison des enfants prend la décision de garder l'enfant un temps. Puis, constate finalement « qu'il accapare en permanence un adulte animateur à lui tout seul », argue le maire, Jean Loaec.

Pour des raisons budgétaires, ce dernier refuse « d'embaucher quelqu'un pour s'en occuper ». Erwan n'est alors plus le bienvenu. Les parents portent le dossier devant la Halde. Le maire est consulté à deux reprises par Michel Cornec, correspondant de la Halde pour le Finistère, pour s'expliquer. Le collège de la Haute autorité tranche : la mairie a fauté. Il souhaite que l'affaire ait valeur d'exemple.

 

Jean Loaec avoue être « embêté par cette affaire malheureuse ». « On n'est pas en phase avec les parents sur l'analyse de la capacité de l'enfant à vivre en collectivité. Il y a des centres plus adaptés que le nôtre pour l'accueillir. »

Le maire conteste ainsi la décision de la Halde. Celle-ci ne veut pas en rester là. Le dossier a été transmis au défenseur des droits, qui la chapeaute depuis peu. Y aura-t-il des poursuites pénales ? Des sanctions financières à l'encontre de la mairie ? « C'est assez rare dans ce type d'affaire, juge Michel Cornec. Et puis, le conflit entre la mairie et les parents de l'enfant semble s'être apaisé. »


Erwan est depuis inscrit dans un centre de loisirs à Fouesnant. « Il n'y a aucun problème », assure la maman. (Source : Ouest-France)

 

Premier élément d'analyse : quelle démarche est mise en oeuvre par la mairie pour accueillir des enfants atteints de problèmes de santé ou de handicap ? En effet, à la lecture de cette histoire, on se demande comment est-il possible que l'enfant ait des ampoules de valium dans son sac à dos et qu'aucun personnel du centre ne soit au courant ? Est-ce parce que les parents avaient peur de se voir refuser l'inscription de leur enfant ? Est-ce que la mairie était confronté pour la première fois à cette situation et donc ne savait pas comment agir ? Est-ce que rien n'a a été anticipé pour accueillir cet enfant ?

 

Deuxième élément d'analyse : cette histoire illustre parfaitement la question de la nature des discriminations aujourd'hui, issues plus de la peur que d'une idéologie. Autant, certaines populations ont été éliminés dans l'Histoire à cause d'une idéologie raciste (ex : Nazisme), autant aujourd'hui, la plupart des discriminations sont le fruit d'une peur de l'Autre. L'ignorance et la peur engendrent nombre de discriminations. J'appuie mon analyse sur le discours des personnes condamnées pour discrimination qui, dans la plupart des cas, commettent ces actes sans intention de porter atteinte à l'honneur et l'intégrité de la victime.

Pour preuve, cette deuxième histoire qui serait arriver à un séropositif qui s'est vu refuser un soin dentaire au motif que le dentiste avait peur d'une éventuelle contamination. Le dentiste reconnait les faits en considérant que dans cette situation il est en droit de refuser de soigner ce type de personnes. Ce cas est à la frontière de la discrimination et du refus justifié. En effet, le code de santé interdit toute discrimination basée sur l'état de santé du patient, mais prévoit des exceptions si elles sont justifiés. Le débat porte alors sur la justification ou non de ce refus. Le Président de l'Ordre des Dentistes de Charente-Maritime affirme que tous les cabinets sont équipés d'une chaîne de stérilisation maximum, sans toutefois condamné le comportement de son collègue. (source : France-Info)

 

 En conclusion, ces deux faits démontrent la difficulté de faire reconnaître une discrimination, en raison d'exception justifiant l'exclusion d'une personne mais, aussi la difficulté des auteurs présumés de ces faits car ils agissent pour la plupart en fonction de leur propre peur et non plus forcément en raison de telle idéologie.

L'enjeu de la prévention des discriminations est alors évidente pour faire évoluer les mentalités et les pratiques.

Publié dans Discrimination

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