Discrimination au travail : une enquête HALDE/OIT
La Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations) et l'OIT (Organisation internationale du travail) publient le quatrième baromètre sur les discriminations au travail réalisé par l'institut CSA… Les résultats révèlent que la perception de ces discriminations évoluent, tant de la part des salariés du privé que de celle des agents de la fonction publique…
La lutte contre les discriminations dans le monde du travail est perçue comme un enjeu important par les salariés du privé (96 %) comme par les agents de la fonction publique (97 %). Environ 31% d’entre eux ont déjà été victimes de discrimination dans le cadre du travail ; si cette proportion n’a pas progressé depuis la vague précédente, elle se maintient à un niveau élevé. Et 28% (- 1 point) des salariés et agents n’ayant jamais encore été victimes ont le sentiment qu’ils pourraient l’être un jour. De plus en plus de salariés déclarent avoir été témoins de discriminations (43 %, + 2 points), signe d’une forte sensibilité au sujet. La progression est plus forte dans la fonction publique (42 % des agents ont été témoins soit cinq points de plus qu’en décembre 2009).
Si les salariés du privé continuent à être, plus que les fonctionnaires, confrontés aux discriminations (33% de victimes parmi les salariés du privé et 25 % parmi les agents du public), l’appartenance à la fonction publique apparaît de moins en moins comme une garantie d’y échapper. Seuls 29 % des agents de la fonction publique estiment qu’ils ont moins de probabilité d’être victimes de discrimination sur leur lieu de travail qu’un salarié du privé. C’est cinq points de moins qu’en décembre 2009 et dix points de moins qu’en mars de la même année.
Face à une situation de discrimination, si 39 % des victimes en parlent à leur hiérarchie et 29 % aux représentants du personnel, une proportion importante garde le silence (34 % des victimes du public et du privé), manifestement par résignation (52 % expliquent qu’en parler n’aurait rien changé). Ce silence progresse en particulier dans la fonction publique (39 % des agents victimes n’ont rien dit, soit une hausse de 8 points par rapport à décembre 2009).
En matière de solutions, les principales pistes avancées sont les suivantes :
• un dispositif de veille préventive (85% en moyenne dans les deux populations) et des sanctions pour les entreprises, administrations et services publics qui n’ont pas pris de mesures en faveur
de l’égalité salariale femmes/hommes (91 % en moyenne au sein des deux populations) ;
• pour faire face à une situation de discrimination, les agents (60 %) et les salariés (52 %) considèrent que les représentants du personnel et des syndicats sont les mieux placés pour les
soutenir. Ils estiment que des preuves concrètes (90 %) et le fait de savoir que d’autres personnes ont eu gain de cause dans des conditions similaires (83 %) sont deux éléments qui
faciliteraient l’engagement d’une procédure pour discrimination auprès de la Halde.
• plus précisément en ce qui concerne les inégalités de rémunération entre les hommes et les femmes, c’est le manque de transparence qui existe sur le sujet qui est jugé comme le principal frein
à la réduction des écarts (32 %).